Energie

Énergie primaire et décarbonation : où en est la France ?

14 juin 2022 By Accenta

 

Énergie primaire et décarbonation : où en est la France ? 

L’énergie primaire, ou plus exactement les énergies primaires, sont indispensables à notre vie quotidienne. Chaque jour, nous piochons dans les réserves naturelles de la planète pour chauffer, habiller et alimenter une population exponentielle. C’est sur cet archétype que reposent les sociétés modernes. Jusqu’à présent, nous avons  privilégié des ressources épuisables et néfastes, dont nous connaissons pourtant les limites et les conséquences depuis quelques décennies. C’est pourquoi les gouvernements tentent de promouvoir une impérieuse transition énergétique. À l’instar du décret tertiaire, la législation environnementale est souvent jugée trop frileuse par certains, ou trop astreignante par d’autres. Néanmoins, un consensus semble enfin émerger : il est urgent de décarboner l’atmosphère. Où en est la France ? Comment réduire les émissions de CO2des secteurs d’activité les plus énergivores ? Cet article propose un état des lieux complet pour mieux comprendre et mieux agir. 

 

Au sommaire :

1. Le modèle énergétique français

De quelles énergies parle-t-on ?

Avons-nous réduit notre consommation d’énergie primaire ?

Quelle est la composition du bouquet énergétique français ?

Quelles différences entre énergie primaire et énergie finale ?

Quel est le secteur d’activité le plus énergivore ?

2L’énergie primaire à l’épreuve de la décarbonation

Au fait, pourquoi faut-il absolument décarboner ?

Mais qui émet tous ces gaz ?

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Le modèle énergétique français 

L’énergie primaire, son utilisation, sa composition sont aujourd’hui au cœur du débat écologique. Regardons de plus près de quoi il est question. 

De quelles énergies parle-t-on ? 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, mettons-nous d’accord sur la définition de l’énergie primaire : l’INSEE la définit comme un ensemble de produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés1. Donc, non, l’électricité n’est pas une énergie primaire. En fait, ce sont des ressources à l’état brut que l’on peut distinguer en 2 catégories : 

Les énergies fossiles non renouvelables  Les énergies renouvelables
• L’uranium, extrait de la croûte terrestre
• Le pétrole brut, puisé au fond des océans, des lacs et des deltas
• Le gaz naturel, présent dans les mêmes zones que le pétrole
• Les combustibles minéraux solides, comme le charbon ou les schistes bitumineux (roches sédimentaires) également prélevés dans les sous-sols
• La biomasse, obtenue par combustion ou méthanisation des matières organiques
• Le rayonnement solaire
• L’énergie hydraulique, créée par le mouvement de l’eau (marées, courants, etc.)
• L’énergie du vent 
• Et enfin, la géothermie qui exploite la chaleur du noyau terrestre

Commençons par observer la manière dont nous employons ces ressources. Avons-nous réduit notre consommation d’énergie primaire ? 

Bonne nouvelle ! Depuis 2005, notre utilisation globale des énergies non transformées diminue. 2 périodes se distinguent :

  • 1990 – 2005 se traduit par une augmentation de 20 %, jusqu’à un pic de 3 155 térawattheures (1 TWh étant égal à 1 milliard de kilowattheures) ; 
  • 2005 – 2020 affiche une baisse constante, ponctuée par une chute spectaculaire en 2020 due au contexte sanitaire.  
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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 2

Voici l’évolution de l’utilisation des énergies brutes sur ces 30 dernières années : 

  • Le recours au charbon a baissé (- 72 %) ; 
  • Tout comme l’utilisation du pétrole brut (– 27 %)
  • Ces baisses ont été compensées par le gaz naturel (+ 44 %) ;
  • Et par l’énergie nucléaire, autrement dit l’uranium (+ 15 %) ; 
  • Mais aussi, par les ressources renouvelables dont la consommation a été multipliée par 2.

Regardons à présent de quelle manière se traduisent ces tendances dans la consommation actuelle. 

Quelle est la composition du bouquet énergétique français ? 

Aujourd’hui, la France utilise les énergies primaires dans les proportions suivantes :

  • 40 % d’uranium ;  
  • 28 % de pétrole brut ; 
  • 16 % de gaz naturel ; 
  • Et 13 % d’énergies renouvelables. 

Les 13 % de ressources dites propres sont surtout exploités sous forme de : 

  • Biomasse solide (essentiellement le bois de chauffage) ;
  • D’énergie hydraulique (l’électricité verte) ;
  • De biocarburants ;
  • Ou encore de pompes à chaleur, d’éolien et de géothermie.     
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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 2

Bien, nous en savons un peu plus sur les énergies brutes. Mais il y a un hic : celles-ci ne sont pas encore prêtes à être livrées aux 67 millions de consommateurs que nous sommes. Eh oui, il faut les traiter avant de les acheminer vers les points de livraison ! On parle alors d’énergie ou de consommation finale

Quelles différences entre énergie primaire et énergie finale ? 

L’énergie finale, c’est tout simplement celle que nous utilisons. En effet, une fois chipées à la planète, les ressources fossiles passent entre les mains de la pétrochimie :

  • Par exemple, l’uranium est brûlé dans les réacteurs des centrales nucléaires pour répondre à nos besoins d’électricité ;
  • Le gaz naturel brut est épuré dans les usines à gaz avant d’être injecté dans les réseaux communs ;
  • Tandis que le pétrole brut doit être traité dans les raffineries, avant de remplir les réservoirs de nos voitures. 

Quant aux énergies primaires renouvelables, elles sont transformées ainsi : 

  • Le rayonnement solaire est converti en électricité par des installations photovoltaïques (panneaux solaires), ou en chaleur par des systèmes thermiques ;  
  • L’énergie hydraulique est exploitée par des centrales hydrauliques ;
  • L’énergie du vent est captée par le parc éolien ; 
  • La biomasse est traitée dans les usines de méthanisation ;
  • La géothermie extrait la chaleur de la Terre par des procédés de pompage. 

Notez que la domestication des énergies brutes engendre des pertes conséquentes (+/- 50 %), lors de la transformation, du transport et de la distribution. Une fois ces étapes réalisées l’énergie finale est utilisée ainsi :

  • 91 % sont exploités à des fins énergétiques par les différents secteurs d’activité ; 
  • 9 % sont affectés à la pétrochimie notamment pour le traitement du gaz et du pétrole.
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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 2

Ça y est, notre énergie est enfin prête à servir notre confort. Au fait, sauriez-vous dire qui de l’industrie, du transport, du bâtiment résidentiel-tertiaire est le plus gros consommateur ? 

Quel est le secteur d’activité le plus énergivore ? 

Qui l’eût cru ? La palme d’uranium revient au résidentiel-tertiaire. En effet, il accapare près de la moitié de l’énergie finale : 43 % en 1990 et 49 % en 2020. Remarquez, c’est un peu nous le résidentiel-tertiaire. En effet, ce secteur inclut :

  • Les bâtiments d’habitation et activités domestiques ;
  • Les bâtiments à usage tertiaire.

En plus, il s’agit de la seule catégorie à avoir augmenté sa consommation entre 2019 et 2020. Dans le même temps, celle des autres secteurs a baissé de 5,6 %. Pourquoi ? À cause de la crise sanitaire. La consommation du résidentiel-tertiaire, c’est 80 % de chauffage. Avez-vous arrêté vos radiateurs quand la Covid-19 est arrivée ? À contrario, l’industrie et les transports ont bel et bien été freinés par les confinements.  

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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 2

Pour finir ce panorama, on vous dévoile le classement final 2020 des activités les plus gourmandes 

  1. Résidentiel-tertiaire : 49 % dont 31 % pour le résidentiel et 17 % pour le tertiaire ;
  2. Transports, 28,5 % ;
  3. Industrie, 19,5 % ;
  4. Agriculture & pêche, 3 %.
 

Trop d’infos ? 

Dans ce cas, retenez simplement que : 

  1. Le modèle énergétique français repose sur 87 % d’énergie fossile, contre 13 % d’énergie renouvelable. 
  1. Depuis 30 ans, l’exploitation de l’uranium et du gaz naturel se substitue progressivement à celle du pétrole et du charbon.
  1. Le résidentiel-tertiaire absorbe près de la moitié de l’énergie finale, essentiellement pour chauffer le bâti.  
  1. La consommation des énergies renouvelables a été multipliée par 2. 

Vous voyez, il y a des tendances positives tout de même. Mais est-ce suffisant pour enrayer le dérèglement climatique ? 

2. L’énergie primaire à l’épreuve de la décarbonation

Avec les énergies primaires, il en va ainsi : les bonnes nouvelles sont rapidement tempérées. Par exemple, en France, les émissions de CO2 ont diminué de 19 % entre 1990 et 2018. C’est super, non ? Oui, mais sur la même période, elles ont augmenté de 67 % dans le monde 3

Au fait, pourquoi faut-il absolument décarboner ? 

C’est vrai ça, pourquoi ? L’effet de serre est pourtant un phénomène naturel. Il permet à la Terre de maintenir une température vivable de 15 °C en moyenne. Oui, mais le souci, ce sont les 87 % d’énergie fossile. Leur exploitation perturbe considérablement l’équilibre originel de l’atmosphère. Celle-ci ne peut plus assurer convenablement son rôle de dôme filtrant et climatisant.  

GES, CO: les raisons de la colère 

Les gaz à effet de serre (GES) sont présents depuis toujours au-dessus de nos têtes, mais en de très faibles quantités. La combustion de certaines énergies primaires, comme le pétrole brut ou l’uranium, génère d’importantes émissions de GES dont une partie reste piégée dans l’atmosphère. C’est ainsi que la concentration de CO2 a augmenté de 46 % entre 1750 et 20184, selon l’organisation météorologique mondiale (OMM).  

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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 3

 

Cette densité de gaz freine l’évacuation de la chaleur émise par le Soleil. Résultat : la température grimpe de plus en plus vite à la surface du globe et des océans. La Terre a trop chaud ! Ce tableau dénonce les raisons de la colère 5 ; 6.

Gaz à effet de serre % des émissions en France en 2018 Sources des émissions  Potentiel de réchauffement global* (PRG) cumulé sur 100 ans
Le gaz carbonique (CO2) dioxyde de carbone 74,5 %  • Le transport ; 
• Le chauffage ;
• L’industrie ;
• La combustion des énergies fossiles ;
• La déforestation.
1

Le méthane (CH4) 
12,6 % • L’industrie ;
• La décomposition des matières organiques (décharges, marais, etc.) ;
• L’agriculture ;
• L’élevage.
25 à 30
Le protoxyde d’azote (N2O)   • L’industrie ;
• L’agriculture et les engrais.
298
Hexafluorure de soufre (SF6)   • L’industrie ;
• Spray ;
• Réfrigération.
22 800
Hydrofluocarbures (HFC)     140 à 11 700 
Perfluorocarbures (PFC)     6 500 à
9 200 
Trifluorure d’azote NF3   Fabrication de composants électroniques. 17 200

Notez que la vapeur d’eau (H2O) n’est généralement pas incluse dans l’inventaire des GES, car elle n’impacte pas vraiment le réchauffement de l’atmosphère. 

*Bon à savoir 

Le potentiel de réchauffement global (PRG) permet de comparer, sur une période donnée, l’impact de chaque gaz sur le radoucissement global. Il peut légèrement différer selon les sources.

Évidemment, les feux d’artifice quotidiens de ces molécules polluantes issues de nos bâtiments impactent considérablement la planète. 

Un réchauffement qui fait froid dans le dos

Pour se rendre compte de l’ampleur du dérèglement en cours, rappelons ces constats chiffrés :   

  • La température moyenne de la surface de la Terre a augmenté de 0,97 °C entre 1850 et 2019, sachant que les 5 dernières années ont été les plus chaudes. Ça ne paraît pas grand-chose, et pourtant…
  • La fonte des glaces est 6 fois plus rapide qu’il y a 40 ans : selon l’étude publiée dans la revue The Cryosphere, 28 000 milliards de tonnes de glace ont disparu entre 1994 et 2017 ; cela représente une épaisseur de 100 mètres qui couvrirait tout le Royaume-Uni 7 ;
  • Le niveau moyen des océans a grimpé de 23 cm depuis 1880 8.

Chacun de ces phénomènes provoque d’importantes perturbations auprès des populations, de la faune et de la flore. Ces formes de vie et les détraquements dont elles sont victimes sont interdépendants. Ça veut dire que chacun impacte l’autre. C’est pourquoi les dégradations s’accélèrent depuis le début des années 2000.   

Mais qui émet tous ces gaz ? 

Pour connaître les champions du CO2, observons ce joli tableau :

Secteur d’activité en France  Émissions en Mt CO2 éq* Part sur le total des GES liés à l’utilisation de l’énergie en 2018  Évolution des émissions entre 1998 et 2018
Les transports 132 42,5 %  + 8 %
Résidentiel et tertiaire 71 23 % – 6 % pour le tertiaire– 28 % pour le résidentiel
Industrie manufacturière et industrie 51 16 %  – 35 %
Industrie de l’énergie  46 15 %  – 15 %
Autre  11 3,5 %   
Total  311 100 %   

*Bon à savoir 

La « Mt CO2 éq » se traduit ainsi : Mt = mégatonne = 1 million de tonnes ; tandis que « CO2 éq » représente l’équivalence des émissions exprimée en dioxyde carbone avec l’application du coefficient de potentiel de réchauffement global (PRG). 

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Source du graphique : ministère de la Transition écologique 3

Les transports sont donc les mauvais élèves de la transition énergétique : principaux fournisseurs de CO2 et aucune réduction en vue. Le recours croissant aux véhicules électriques et aux transports alternatifs, comme le train ou le vélo,  seront-ils suffisants pour inverser la tendance ? Réponse dans quelques années. 

En revanche, les 2 secteurs industriels méritent quelques bons points verts en raison de la baisse significative engendrée ces 30 dernières années. Reste le résidentiel-tertiaire… 

Pourquoi le tertiaire est-il montré du doigt ? 

Les bâtiments du résidentiel-tertiaire présentent un bilan énergétique mitigé : 

  • Principaux consommateurs d’énergie ;
  • Deuxièmes émetteurs de CO2.

Il faut savoir qu’au sein du couple, le résidentiel affiche de bien meilleures performances. En effet, vous avez vu que sa courbe de pollution a considérablement diminué depuis 1990 (– 28 %) et ce, malgré la forte augmentation des surfaces habitées. Parallèlement, la baisse des émissions du tertiaire est bien plus timide (– 6 %).   

emission-de-ges-du-residentiel-et-du-tertiaire-en-france
Source du graphique : ministère de la Transition écologique 3

De fait, les résultats énergétiques du secteur tertiaire n’ont pas échappé à l’œil vigilant du législateur. Celui-ci n’a pas manqué de s’y pencher, afin de les améliorer. Pour ce faire, il somme certaines catégories de bâtiments à diminuer leur consommation d’énergie.

Quels objectifs de réduction des GES pour le secteur tertiaire ? 

C’est ainsi que les pouvoirs publics se sont dotés d’un arsenal législatif à la hauteur des enjeux. La première salve a été tirée en 2018 par la loi Élan. Qui est ciblé ? Les propriétaires et occupants des immeubles à usage tertiaire de plus de 1 000 m2. Ceux-ci sont tenus de réduire leur consommation énergétique. Les objectifs sont annoncés : 

  • – 40 % pour 2030 ; 
  • – 50 % pour 2040 ; 
  • – 60 % pour 2050. 

Un an plus tard, le 1er octobre 2019, apparaît le fameux décret tertiaire et dans son sillage plusieurs arrêtés ministériels. Ce maillage de textes officiels précise dans les moindres détails les normes et les standards applicables pour la mise en œuvre des objectifs. 

La plateforme numérique Opérat, véritable QG opérationnel du décret tertiaire, est chargée de récolter, analyser et comparer les données de tous les bâtiments assujettis. Les premières informations sont attendues pour le mois de septembre 2022. Des sanctions sont même prévues pour les propriétaires ou les locataires récalcitrants. Par ailleurs, chaque activité concernée est minutieusement décryptée afin de répertorier ses caractéristiques propres et les variables d’ajustement de ses objectifs. Les processus du décret se veulent pragmatiques et adaptables à tous les métiers du secteur. La grande lessive énergétique des bâtiments français a commencé. 

Ainsi, l’énergie primaire est aujourd’hui au cœur d’enjeux vitaux. Si vous aviez encore un doute, vous savez désormais que la décarbonation, c’est maintenant ! Notre modèle énergétique est définitivement obsolète et il est urgent d’en changer. Il y a de quoi être un peu déboussolé par les nouvelles contraintes du décret tertiaire. Mais sachez que vous n’êtes pas seul dans ce labyrinthe de normes. Pour vous accompagner, Accenta réalise des diagnostics opposables, calqués sur le protocole IPMVP ; c’est actuellement la meilleure garantie de conformité. Alors, si vous vous sentez prêt pour la grande transition, n’hésitez pas à prendre contact .

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Sources 

  1. Définition INSEE 
  2. Ministère de la Transition écologique : chiffres clés de l’énergie, édition 2021. https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energie-2021/ 
  3. Ministère de la Transition écologique : chiffres clés du climat, édition 2021. https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat/ 
  4. Planetoscope : https://www.planetoscope.com/co2/261-.html 
  5. Les cahiers du développement durable : http://www.cahiers-developpement-durable.be/ 
  6. Notre environnement.gouv : https://notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/themes-ree/defis-environnementaux/changement-climatique/comprendre-le-changement-climatique/article/qu-est-ce-qu-un-gaz-a-effet-de-serre 
  7. Sud-Ouest : https://www.sudouest.fr/environnement/climat-le-taux-de-fonte-des-glaces-s-est-envole-de-65-entre-1994-et-2017-1569364.php#:~:text=Le%20taux%20de%20fonte%20s,%2C%20calottes%20polaires%2C%20etc). 
  8. National Géographic : https://www.nationalgeographic.fr/environnement/elevation-du-niveau-de-la-mer-les-chiffres-clefs#:~:text=Le%20niveau%20moyen%20a%20augment%C3%A9,cm%20d’ici%20%C3%A0%202050

 

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