Le forage géothermique : 6 clés pour faire simple et moins cher
26 septembre 2022 By Accenta
Le forage géothermique, en raison de sa complexité supposée, peut parfois être considéré comme un frein au déploiement de la géothermie en France. Quel dommage de se priver des rendements exceptionnels de cette énergie souterraine pour si peu ! Elle représente une des solutions de décarbonation des bâtiments les plus efficientes, surtout pour les grands sites. En plus, depuis l’avènement de la géothermie intelligente, la taille et le coût des forages ont diminué de façon conséquente. Alors, si vous devez améliorer l’efficacité énergétique de votre bâti ; si la géothermie vous tente pour ses records de performances, mais vous inquiète pour son forage, ne ratez pas cet article. Enterrons définitivement vos craintes en 6 questions clés.
Au menu de cet article :
1. Qu’est-ce qu’un forage géothermique pour champs de sondes ?
2. Quelle est la surface nécessaire pour un forage ?
3. Comment réduire le coût des travaux ?
4. Comment obtenir des financements pour mon forage ?
5. Et côté réglementation, ça dit quoi ?
6. Comment choisir un foreur de confiance ?
1. Qu’est-ce qu’un forage géothermique pour champs de sondes ?
Un forage géothermique pour champ de sondes est une opération souterraine verticale destinée à capter la chaleur naturelle contenue dans les éléments solides du sol.
Le forage
Le procédé consiste à creuser des trous de 12 à 17 centimètres de diamètre à une profondeur qui peut atteindre 200 mètres en fonction de la composition des sols et des besoins du site. À cette distance de la surface, la température est stabilisée autour de 15 – 20 °C.
Le champ de sondes
Le foreur agréé installe le champ de sondes géothermiques. Il s’agit de tubes en polyéthylène disposés les uns à côté des autres à une distance de 3 à 5 m.
Une fois la tuyauterie en place, un fluide caloporteur est injecté dans les sondes afin de permettre le transfert de chaleur et son acheminement en circuit fermé vers la pompe à chaleur géothermique (PACg).
La finalité de l’installation
L’objectif du forage est donc de se connecter à cette ressource thermique, dont le « préchauffage » naturel facilite considérablement la mission de la PACg. En effet, son travail consiste à adapter la température de l’énergie aux différents besoins du bâtiment :
- Chauffage (+/- 40 °C)
- Climatisation (entre 7 et 12 °C)
- Eau chaude sanitaire (+/-65 °C)
2. Quelle est la surface nécessaire pour un forage ?
Le nombre de sondes enfouies détermine la surface occupée par l’installation. Celui-ci dépend de certains paramètres :
- La richesse du sol exploité
- Les caractéristiques et les besoins du bâtiment desservi
- Le type et la puissance de la pompe à chaleur géothermique (PACg) installée en surface
- Le système de pilotage de l’ensemble de l’équipement
Ce dernier point est particulièrement important et peut faire varier la surface d’occupation d’un forage du simple au double pour un rendement et une puissance identique.
À titre d’exemple : lorsqu’un système de géothermie traditionnelle nécessite 14 sondes espacées de 10 m, la géothermie sublimée par intelligence artificielle, aussi appelée géostockage, requiert 7 sondes séparées chacune de 6 m.
Au final, la surface d’occupation sera de :
- 1 400 m2 dans le cas de la géothermie conventionnelle (14 sondes x 10 m x 10 m)
- 252 m2 avec un procédé de géostockage (7 sondes x 6 m x 6 m)
De quoi réfléchir et s’informer lorsqu’on connaît la valeur des m2 en France.
Le saviez-vous ?
Une fois votre forage terminé et les sondes recouvertes, la surface redevient disponible pour d’autres usages et s’adapte parfaitement à la densité en milieu urbain. Pour preuve, l’Île-de-France bénéficie de l’un des réseaux de chaleur les plus importants en chauffant près de 6 000 logements grâce à la géothermie.
3. Comment réduire le coût des travaux ?
Une partie de la réponse se trouve dans la question précédente. Néanmoins, c’est en en optimisant l’ensemble de votre installation que vous obtiendrez une réduction significative des coûts globaux.
L’objectif est donc d’agir tant sur l’infrastructure (forage et installation du champ de sondes) que sur l’équipement (pompe à chaleur géothermique) et son fonctionnement (système de pilotage).
Là encore, en matière d’économies globales, les données de terrain montrent que les meilleures économies sont décrochées par les installations pilotées par géostockage. Ce système intelligent rationalise chaque poste de dépenses, de la conception à la production.
À titre d’exemple, certains bâtiments gérés par géostockage réduisent leur consommation d’énergie de 80 % tout en faisant fondre leur empreinte carbone de 95 %.
4. Comment obtenir des financements pour mon forage ?
Il n’existe pour le moment pas d’aides ciblées pour les travaux de forage menés par les entreprises ou les collectivités. Néanmoins, votre société est sans doute éligible à l’un des dispositifs de soutien consacrés à la transition énergétique des bâtiments.
Au niveau national, l’Ademe, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, recense tous les programmes d’accompagnement financier et technique. À titre d’exemple, un appel à projets est actuellement en cours à destination des industries en quête de solutions de décarbonation.
À l’échelon local, certaines régions se mobilisent également en faveur des opérations géothermiques, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de la vôtre.
Le saviez-vous ?
La géothermie intelligente, notamment celle pilotée par géostockage, est pressentie pour décarboner ⅓ des bâtiments à usage tertiaire en France. C’est pourquoi l’État encourage le déploiement de la géothermie moderne en France.
5. Et côté réglementation, ça dit quoi ?
La réalisation d’un forage géothermique de plus de 10 m de profondeur est encadrée par le Code minier et le Code de l’environnement pour les questions relatives à l’eau. Plus spécifiquement, la réglementation relative aux activités géothermiques de minime importance (GMI) est précisée par le décret n° 2015-15 du 8 janvier 2015. Celui-ci se décline en 5 arrêtés dont vous pouvez consulter un résumé sur le site de l’AFPG (lien en bas de page).
Caractéristiques des forages relevant de la GMI
La GMI, ou la géothermie de surface, est définie ainsi :
- Forage compris entre 10 et 200 m de profondeur
- Puissance thermique soutirée inférieure à 500 kW
- Température inférieure à 25 °C
- Installation située en zone verte ou orange
Bon à savoir :
Une carte interactive dédiée permet de savoir dans quelle zone se situe votre projet de forage. Les travaux géothermiques en zones vertes nécessitent une simple déclaration ; ceux réalisés en zones orange sont soumis à l’attestation d’un expert agréé ; quant aux zones rouges, le projet ne pourra être exécuté qu’après autorisation de l’installation au titre du Code minier.
La télédéclaration
Pour être en conformité, les projets relevant de la GMI doivent faire l’objet d’une télédéclaration et d’un rapport de fin de forage dans les cas suivants :
- Nouvelle installation géothermique
- Dispositif achevé, mais pas encore déclaré
- Modification de la structure
- Changement de propriétaire ou de prestataire, même si le forage a déjà été déclaré
- Cessation de l’exploitation
Qui ?
La démarche peut être réalisée par le propriétaire, mais aussi par un prestataire agréé : foreur, bureau d’études, etc.
Quand ?
Vous devez être en mesure de présenter le récépissé de télédéclaration avant d’amorcer les travaux.
Où ?
Créez votre compte personnel sur le site internet du ministère de la Transition écologique.
Comment ?
Deux vidéos explicatives sont mises en ligne par le ministère concerné :
- L’une pour la télédéclaration
- L’autre pour le rapport de fin de forage (à faire par le foreur)
6. Comment choisir un foreur de confiance ?
La mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) se décline en de nombreuses certifications spécialisées. Ainsi, pour vos travaux de forage pour champ de sondes, il convient d’exiger l’homologation QualiForage Sonde.
De manière générale, pour tous vos projets énergétiques, privilégiez un prestataire labellisé RGE Reconnu Garant de l’Environnement. D’une part, c’est un gage de qualité et de confiance délivré par les pouvoirs publics ; d’autre part, c’est un des sésames nécessaires pour obtenir d’éventuels financements. Retrouvez l’annuaire des entreprises qualifiées RGE à la suite de cet article.
Le forage géothermique n’a désormais plus de secret pour vous ! Ou presque… En tout cas, vous connaissez les principaux leviers à actionner pour réussir votre projet géothermique : Télédéclaration, géostockage, entreprise agréée RGE Qualiforage, soutien de l’Ademe ou de votre région représentent vos meilleures garanties de succès et d’économies. Si le chemin vers la décarbonation de votre bâtiment vous paraît malgré tout un peu sinueux, n’hésitez pas à opter pour un accompagnement personnalisé. Des spécialistes de la géothermie moderne s’occupent alors de tout, de A à Z, en optimisant les coûts de chaque étape.
_________________________
Sources et liens utiles :
- Règlementation GMI |
- Géothermies – Les zones réglementaires
- Télédéclaration | Geothermies
- Géothermie de minime importance : tutoriel pour la télédéclaration des installations
- Géothermie de minime importance : tutoriel pour le dépôt des rapports de fin de travaux
- L’annuaire des artisans qualifiés | France Rénov’
- France Relance | Entreprises | Les aides financières de l’ADEME
- Soutien de l’offre de solutions de décarbonation des industriels | Entreprises | Agir pour la transition écologique
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