Energie

Quelles solutions pour la rénovation énergétique des bâtiments ?

06 novembre 2023 By Accenta

La rénovation énergétique des bâtiments tertiaires est aujourd’hui urgente et impérative pour atteindre les engagements de neutralité carbone en 2050.

 

C’est pourquoi l’étau réglementaire se resserre autour de deux leviers majeurs de l’adaptation climatique : l’isolation thermique et la gestion technique des bâtiments (GTB).

 

Tandis que le Code de la construction et de l’habitation impose d’agir sur l’enveloppe, le décret BACS exige d’installer un pilotage automatisé des équipements les plus énergivores. Qui doit faire quoi, quand et dans quels cas ? On fait le point dans cet article.

 

 

Au menu de cet article :

1. Quand faut-il isoler et quand faut-il automatiser ?
L’obligation d’isoler l’enveloppe
L’obligation d’installer une GTB de type A, B ou C
2. Les bonnes pratiques pour une isolation thermique écoresponsable
Utiliser des matériaux locaux et biosourcés
Aborder le chantier sur les bases de l’économie circulaire
Concevoir une isolation hors site
3. Installer ou rénover une GTB performante

 

 

Quand faut-il isoler et quand faut-il automatiser ?

 

Pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires et réduire le nombre de passoires thermiques, le législateur demande notamment d’agir sur deux axes :

 

1. Protéger les bâtiments contre les agressions extérieures (le froid, la chaleur et l’humidité)

 

2. Optimiser le fonctionnement des équipements les plus énergivores par un système de régulation automatique

Ces deux types d’opérations relèvent de réglementations différentes, avec chacune des modalités de mise en œuvre précises.

 

 

L’obligation d’isoler l’enveloppe

 

Cette première contrainte est issue des articles L173.1 à L173.11 du Code de la construction et de l’habitation consacrés à la rénovation énergétique des bâtiments existants. Ils précisent les cas dans lesquels vous devez réaliser une isolation thermique :

  • ➡️ Sur la façade et la toiture, dès que vous effectuez des travaux sur plus de 50 % de leur surface
  • ➡️ Sur un espace aménagé (comble, garage ou annexe), dès que vous augmentez votre surface habitable de plus de 5 m²

 

Ces exigences sont applicables en métropole, lorsque les parties à isoler sont composées de plus de 50 % de matériaux industriels (ciment, béton, métal, briques de terre cuite, etc.). Les bâtiments tertiaires assujettis sont :

  • ➡️ Les immeubles d’habitat collectif ou individuel
  • ➡️ Les bâtiments administratifs de bureaux
  • ➡️ Les commerces
  • ➡️ Les sites scolaires
  • ➡️ Les hôtels

 

Notez que les textes prévoient certains cas de dérogation, si vous parvenez à démontrer l’une de ces difficultés :

  • ➡️ Les travaux entraînent un risque de dégradation du bâti
  • ➡️ Le projet n’est pas compatible avec les règles d’urbanisme
  • ➡️ Les travaux altèrent la qualité architecturale du bâtiment
  • ➡️ Le projet n’est pas rentable sur la durée d’amortissement maximale fixée à 10 ans

 

 

L’obligation d’installer une GTB de type A, B ou C

 

La seconde action de rénovation énergétique imposée nous vient du décret BACS (2020). Il précise les modalités d’installation d’un système de gestion technique du bâtiment (GTB).

 

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Pour rappel, la mission d’une GTB consiste à tracer et à piloter automatiquement la consommation de chaque équipement connecté, tel que le chauffage, la climatisation, la ventilation ou encore l’éclairage.

Le dispositif se matérialise par plusieurs éléments :

  • ➡️ Des capteurs d’ambiance (température, occupation, humidité, luminosité, qualité de l’air, etc.)
  • ➡️ Des traceurs de consommation
  • ➡️ Un logiciel dédié qui collecte et traite les données reçues pour déterminer les réponses énergétiques les plus efficientes
  • ➡️ Des actionneurs qui relaient les consignes du software vers les appareils concernés
  • ➡️ Un tableau de bord pour permettre à l’exploitant de contrôler et, le cas échéant, piloter le système

 

Illustration d’un système global de gestion technique du bâtiment
Source : gouvernement, « guide d’application du décret BACS » (mai 2023)

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Qui est concerné ?

 

Tous les propriétaires de bâtiments tertiaires dont le système de chauffage dépasse la puissance nominale (PN) de 70 kW.

 

 

Quand faut-il avoir installé sa GTB ?

  • ➡️ Au plus tard le 1er janvier 2025, si la PN de votre chaudière est supérieure à 290 kW
  • ➡️ En 2027, si la PN est > à 70 kW
  • ➡️ Immédiatement, si vous amorcez des travaux sur une GTB existante ou sur un équipement connecté

 

 

Quel type de GTB choisir pour être en conformité ?

 

Pour être conforme aux normes BACS, l’installation doit intégrer certaines fonctionnalités de base :

  •  Le traçage, la collecte et l’analyse en continu des données énergétiques pour chaque zone fonctionnelle (les informations doivent être consultables pendant 5 ans)
  •  La détection et le signalement des baisses d’efficacité
  •  L’interopérabilité avec les autres systèmes techniques du bâtiment
  •  La possibilité de gérer séparément et manuellement chaque équipement connecté

 

Ces fonctions correspondent à une GTB de type C, au sens de la norme ISO 52120. Nous verrons dans la dernière partie de cet article que les systèmes les plus efficaces se situent dans les classes A et B.

 

 

 

Les bonnes pratiques pour une isolation thermique écoresponsable

 

Si vous êtes amené à entreprendre des travaux d’étanchéité, 2 points de vigilance sont à prendre en compte :

  • ➡️ L’empiètement des opérations sur la vie du bâtiment peut engendrer des perturbations pour les occupants, voire un arrêt provisoire de l’activité de l’entreprise
  • ➡️ La pollution, les consommations d’énergie et les déchets produits par l’ouvrage (certaines études ont montré que 18 mois de travaux d’isolation thermique réalisés avec des matériaux et des procédés standards génèrent l’équivalent de 50 ans de CO2 émis par un seul bâtiment !)

 

Pour pallier ces aléas, il existe différentes approches dites « vertueuses ».

 

 

Utiliser des matériaux locaux et biosourcés

 

On parle par exemple de chantier vertueux lorsque l’isolation est réalisée à partir de matériaux d’origine naturelle, performants, écologiques et facilement accessibles en filière courte.

 

Les propriétés hygrothermiques et acoustiques des biosourcés sont reconnues. Ils réduisent efficacement les variations de température et d’humidité à l’intérieur des bâtiments, ainsi que les nuisances sonores. Les plus utilisés actuellement sont :

  • ➡️ Le bois sous forme de panneaux ou de bardages juxtaposés sur les parois extérieures
  • ➡️ La terre cuite utilisée comme le bois
  • ➡️ La laine et la fibre de bois
  • ➡️ La ouate de cellulose, issue du papier recyclé
  • ➡️ La paille de blé
  • ➡️ La laine de mouton
  • ➡️ La laine de chanvre
  • ➡️ La laine de coton
  • ➡️ Les plumes de canard
  • ➡️ Le liège

 

L’utilisation de ces matières végétales permet de réduire significativement l’impact carbone d’un chantier d’isolation par rapport au recours exclusif de composants synthétiques.

 

 

Aborder le chantier d’isolation sur les bases de l’économie circulaire

 

Une autre méthode écoresponsable qui fait ses preuves consiste à récupérer des éléments du bâtiment existant ou en provenance de chantiers de déconstruction située à proximité.

 

Ainsi, des planchers de terrasse, des panneaux acoustiques, des portes en bois, des laines minérales et bien d’autres produits et matériaux peuvent être recyclés et utilisés avantageusement pour de nouveaux travaux d’isolation.

 

Il a été calculé* que le réemploi de matériaux sur un chantier de 4 000 m² permet d’éviter :

  • ➡️ L’émission de 11,4 tonnes eqCO2
  • ➡️ L’utilisation de 1 779 m3 d’eau
  • ➡️ La production de 28 tonnes de déchets

 

* Le calcul de ces impacts a été fait à partir des données environnementales issues de la base INIES.

 

 

Concevoir une isolation hors site

 

Cette autre technique vertueuse consiste à préfabriquer au sein d’une entreprise de la région des caissons de bois, puis d’y intégrer des matériaux isolants et étanches à l’air et à l’eau.

 

Les panneaux sont ensuite apposés sur les parties externes des façades. Cette méthode hors site est de plus en plus utilisée, car elle réduit considérablement la durée et les nuisances des opérations au sein du bâtiment.

 

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Bon à savoir :

Les projets d’isolation visant l’extérieur du bâtiment doivent faire l’objet d’une déclaration préalable en mairie.

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Vous constatez qu’il est tout à fait possible de poser une isolation efficace tout en répondant à une logique économique et environnementale : moins d’énergie consommée, moins de CO2 émis, moins de perturbations, moins de temps de travaux, moins d’eau utilisée, moins de déchets produits.

 

 

Installer ou rénover une GTB performante

 

Si vous êtes assujetti au décret BACS et que vous devez intégrer une GTB neuve ou rénover un système existant, il n’est pas toujours évident de savoir quel type de GTB choisir. Ces recommandations pourront vous y aider.

 

Viser la performance

 

Une bonne GTB doit être capable de répondre aux enjeux réglementaires, climatiques et économiques qui justifient sa raison d’être.

Concernant la conformité avec la législation BACS, nous avons vu qu’une GTB standard, répertoriée en classe C par la norme ISO 52 120, est suffisante.

 

Par contre, pour réaliser de vraies économies d’énergie et de CO2, il est préférable de viser une GTB de catégorie A ou B, dotée de fonctionnalités et de technologies plus avancées. En voici les raisons.

 

Bénéficier des avantages des systèmes premium

 

Par rapport à un dispositif de type C, les systèmes premium présentent des avantages économiques déterminants pour la réussite de votre projet BACS :

  • ➡️ Ils peuvent diminuer les émissions de carbone ainsi que les factures d’électricité ou de gaz jusqu’à – 40 %, contre – 5 % avec une GTB classée C
  • ➡️ Seuls les dispositifs A & B sont éligibles aux certificats d’économie d’énergie (CEE). Ne faites pas l’impasse sur les CEE, ils peuvent couvrir jusqu’à 100 % de votre investissement BACS !
  • ➡️ Ils ouvrent aussi la possibilité de signer un contrat de performance énergétique (CPE) avec un opérateur de confiance. Le CPE est une autre opportunité à ne pas négliger, car il peut aboutir à une prise charge intégrale de votre installation et de sa maintenance ; de plus, vous bénéficiez d’un engagement formel sur le rendement du système pendant toute la période du contrat
  • ➡️ Par ailleurs, un rendement de – 30 % à – 40 % permet également d’autofinancer votre rénovation énergétique à partir des économies réalisées
  • ➡️ Et enfin, avec un rendement élevé, vous pouvez vous projeter sereinement sur les baisses de consommation demandées dans le cadre du décret tertiaire (- 40 % en 2030, – 50 % en 2040 et – 60 % en 2050)

 

 

Peut-on vraiment restaurer une GTB en activité ?

 

La réponse est oui et non😊

 

Oui, si votre GTB est en activité depuis moins de 10 ans, auquel cas il peut être possible d’améliorer ses performances. Une étude préalable effectuée par un professionnel pourra vous renseigner sur le potentiel d’optimisation de votre système.

 

Non, si votre dispositif a été installé depuis plus de 10 ans, car les anciens composants ne sont plus adaptables avec les nouvelles technologies.

Côté efficacité, sachez qu’à fonctionnalités égales, une GTB neuve et homogène offre toujours des rendements plus élevés qu’une GTB restaurée.

 

 

En somme, face aux obligations de rénovation énergétique de votre bâtiment, vous disposez de différentes solutions avantageuses sur les plans économique et écologique. Les impacts négatifs des chantiers d’isolation thermique, liés à la pollution et aux nuisances, peuvent être limités par le recours à des matériaux et à des techniques vertueuses. Quant à l’installation d’une GTB, suivez le fil rouge des performances élevées de classe A ou B, il vous guidera vers un dispositif de qualité, gage de réussite de votre projet BACS.

Le saviez-vous ?
Accenta élabore des GTB performantes depuis 2016. Sa plateforme de conduite continue a été récompensée 17 fois pour sa technologie innovante et prédictive.
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